Chers Amis et Chers Enfants Boker Tov,,
Je dois le reconnaître, le bricolage n’est pas mon point fort. C’est pourquoi lorsque mon épouse un jour a décidé de quelques travaux à la maison, j’ai tout simplement cherché à fuir…
Pour échapper à la poussière, au bruit occasionné par les travaux j’ai trouvé refuge… dans un livre qui m’a été offert par un ami.
Le sujet du livre, ce n’est certainement pas un hasard, portait sur les maisons : habitations classiques et anciennes, constructions modernes ou post modernes que sais-je encore ?
J’ai découvert entre autres, l’histoire d’un architecte qui choisit une forme de construction révolutionnaire : une maison construite intégralement en verre. Le concept connut un gros succès sur un plan artistique : de nombreuses personnes visitèrent cette habitation inédite. Mais commercialement ce fut un échec cuisant.
Je ne pense pas que l’échec fut engendré par le manque d’intimité dans ce type de construction car la maison comprenait des vitres fumées et isolantes.
Le problème, à mon sens, était plus simple : l’architecte a construit, en fait, un grand et luxueux aquarium.
Or ce dernier n’est pas adapté aux hommes mais plutôt aux poissons…
L’igloo est-il une maison ?
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Cette histoire de « maison en verre » m’a fait réfléchir à la notion de « maison ».
En y réfléchissant il existe toute une multitude de constructions : de la petite case africaine et jusqu’au gratte-ciel de Manhattan, des grottes préhistoriques et jusqu’au quartiers chics de Los Angeles, l’homme a toujours manifesté une grande motivation, une forte imagination pour « se construire un toit ».
La créativité dans ce domaine n’a jamais été démentie : les bédouins se suffisent d’une tente, au pôle nord quand l’été arrive la maison fond…
Par ailleurs, observons qu’un touriste ne se sent pas forcément chez lui, même dans un hôtel luxueux. Ce n’est pas la qualité de la construction qui suffit pour définir la notion de « maison ».
Alors qu’elle est la composante essentielle de cette notion ?
La maison protectrice
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Dans le judaïsme, la maison c’est le contenu et pas simplement le contenant. Peu importe la forme, la couleur, c’est la vie qui y règne qui devrait primer.
La maison est l’endroit où l’on va investir de soi-même où on sera amené à fixer les règles du jeu puisque nous en sommes les propriétaires.
Dans le conflit permanent entre la liberté personnelle et la pression de notre environnement social, la maison est notre dernière ligne de défense.
A propos du prophète Samuel, il est dit : « Là où il se déplace, sa maison l’accompagne ». C'est-à-dire que celui-ci avait cette force de définir et d’appréhender son environnement plutôt que l’inverse. Le contraire de la notion « maison » pourrait être « désert » qui incarne l’idée du vide.
Que diront les voisins ?
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Il n’est pas toujours facile de distinguer entre « maison » et « désert ». Parfois une belle et luxueuse villa, peut dissimuler l’absence d’une vie intérieure.
On raconte qu’un homme a beaucoup investi dans la construction de sa demeure. Un jour l’un de ses voisins s’adresse à lui pour lui demander de remplacer les statues de marbre par des plantes de jardin.
Le propriétaire abasourdi dit : « Mais, vous êtes bien audacieux, la maison m’appartiens et je choisis de la décorer comme je l’entends ».
En le fixant droit dans les yeux le voisin rétorque : « Ces statues, tu les as choisi pour impressionner tes voisins, et moi j’ai un goût prononcé pour les plantes autant le satisfaire… »
Si l’on ne définit pas le contenu, l’intériorité de notre demeure, ce n’est pas une maison…
Petite maison fragile
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Le judaïsme n’a pas produit et généré de grands et célèbres architectes. La contribution juive se résume à une forme de construction modeste : La Souccah.
Chaque automne on nous demande de quitter notre maison pour résider durant 7 jours sous une construction fragile et aléatoire.
Sur le plan esthétique c’est peu intéressant, en terme d’investissement aussi, peu d’intérêt. Qui pourrait investir dans une construction qui peut-être inondée par la moindre averse de pluie ou s’écrouler par le plus petit mistral ?
En dépit de cela, cette construction comprend une espèce de force car dans la Souccah, on ne peut plus tricher avec soi-même.
Il est vrai qu’elle ne protège pas des aléas de la nature, qu’elle ne permet pas une décoration cossue, ni l’installation d’un dispositif de climatisation. En fait, la Souccah écarte tout artifice puisqu’on y obtient seulement ce qu’on y a investi.
La Souccah c’est un minimum dans la construction, dans le contenant, mais un maximum dans la vie qu’on y introduit, dans le contenu.
Les composantes essentielles de celle-ci se retrouvent dans la décoration des enfants, dans l’atmosphère qu’on y apportera.
Elle ne renferme aucun loisir artificiel et/ou superficiel : ni télévision, ni Internet… Rien ne peut nous détourner à ce moment là, de l’essentiel.
Peut-être est-ce pour nous inculquer qu’il n’y a aucune valeur à trouver dans une construction des plus spectaculaires ou dans un mobilier des plus impressionnants s’ils ne contiennent pas une intériorité authentique.
L’harmonie, le climat, la chaleur humaine qui règnent dans une maison sont des éléments bien plus importants que l’architecture, le marbre ou le mobilier qu’on peut y trouver.
Nos Maîtres affirment que la Souccah nous protège de tout mal et que s’y réjouir promet une année de réjouissances.
Tout ce dont on a besoin en ce moment,et tout ce dont on aura besoin les mois qui viennent.
Chabbat Chalom,Hag Sameah !Courage,Joie et de bonnes nouvelles bh
GZ
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