Chers Amis et Chers Enfants Boker Tov,
 
La souffrance est indissociable de la réalité de la vie, on ne peut pas y échapper. La clé pour la surmonter est de l’accepter pour s’en grandir.
Quel est le contraire du mot «souffrance» ?
9 personnes sur 10 répondraient :
«plaisir»… Ce n’est pas tout à fait fondé.
Le contraire du mot souffrance serait plutôt : «bonheur». Même si cette notion peut exprimer quelque chose d’agréable elle n’incarne pas l’idée d’un plaisir superficiel ou artificiel. Celui qui passe sa vie à la poursuite du plaisir risque d’être déçu car en échappant à la souffrance on se prive aussi de moments de bonheur…
Nous allons nous l’expliquer…
 
Plus l’homme cherche à réduire la souffrance, plus la réalité de la vie lui
rappelle que celle-ci est incontournable.
Dans chaque chose il y a des moments d’euphorie mais aussi d’autres où le moral se met en berne. C’est pourquoi plutôt que d’aspirer vainement à supprimer la souffrance, nous devons apprendre à la comprendre, à l’accepter pour mieux l’appréhender.
La souffrance est souvent le prix à payer pour atteindre le bonheur.
 
Toutes les composantes de ce dernier - vie familiale sereine, carrière professionnelle au beau fixe, situation idéale dans la vie personnelle - exigent de nous des efforts permanents.
Ce que nous appelons «souffrance» s’apparente donc à l’expression de «l’effort». L’effort requis à une bonne condition physique, par exemple, comprend de la souffrance. L’effort de réflexion nécessaire à la résolution d’un problème est empreint aussi de douleur. L’effort indispensable quand il s’agit de lancer des structures relationnelles avec les membres de sa famille est aussi pénible.
De ces exemples on comprend que tout investissement, tout effort peuvent engendrer une forme de souffrance mais qu’il nous est presque interdit de nous assigner un objectif consistant à la taire en même temps que notre responsabilité d’homme et de femme. Celui qui cherche à traverser un chemin rectiligne se prive finalement des trésors qui longent ce même chemin.
 
EXEMPLE D’UN BONHEUR EMPREINT DE DOULEUR
«Quel est le plus grand bonheur dans la vie de tes parents ? Toi. Et quel est l’objet des plus grands soucis, de douleur de tes parents ? Toi.»
 
Ce n’est pas le fruit du hasard car plus le bonheur est profond plus il requiert des efforts pour le mériter. Plus encore, plus la souffrance qui nous conduit à un objectif précis est vive, plus les moments de bonheur seront intenses. Cependant la poursuite du « plaisir pour le plaisir» entraîne une forme de décadence. Lorsque la société se fixe pour seule vocation le concept de plaisir, il y a danger. L’empire Romain qui s’est inscrit dans cette logique s’y est perdu.
 
LA PEUR DE LA SOUFFRANCE
Souvent l’appréhension de la souffrance est plus pesante que la souffrance elle-même.
Une piqûre de vaccin ne dure qu’un instant, mais la crainte de cette manipulation peut s’étendre sur plusieurs heures avant son exécution. Cette peur est un véritable piège : si j’ai la phobie des voyages, jamais je n’arriverai à destination. Si j’appréhende l’effort physique ou mental jamais je ne pourrais m’épanouir, me réaliser et trouver la voie de la vérité.
 
Nous sommes tous devant le choix «de payer par la douleur de l’effort» pour surmonter une épreuve, ou «de payer par la douleur de la honte» de n’avoir même pas essayé de nous en sortir. Par exemple, si je ne cherche pas un travail je me préserve de toute déception possible mais je continue à souffrir de mon inactivité que je prolonge. Qu’on le veuille ou pas, la souffrance nous poursuit…
 
Alors SHAKESPEARE intervient avec son célèbre «être ou ne pas être, c’est toute la question»…
Assumer ou renoncer ?
 
Pour nous aider à supporter, à tenir bon… souvenons nous que la souffrance passe mais que les résultats eux demeurent. En fait, bien souvent la douleur débouche sur la quiétude. Par exemple : le dentiste.
En parlant et bien souvent beaucoup, comme pour nous faire oublier notre posture, il manipule nos dents…les soins douloureux déboucheront sur une longue période de «tranquillité buccale»… n’est-ce pas ?
 
LA PEUR DE LA REALITE
La plus grande peur que l’on peut éprouver est celle de la confrontation à la réalité…
Nombreux sont ceux à opter pour un sommeil artificiel, pour un monde imaginaire, tout cela pour éluder la réalité. Pourquoi ?
 
Sans doute parce que la réalité se dévoile comme différente de mes habitudes ce qui signifie une obligation de changement d’orientation et cela aussi est tout simplement douloureux.
 
Nous choisissons tous de fuir de l’investissement qui nous permettra de réaliser les objectifs de la vie...
 
Nous aspirons tous à nous élever et changer le monde. Le problème c’est que nous ne sommes pas toujours inspirés par l’effort que l’on devra produire. Alors l’on s’éclipse, l’on fuit y compris de nos propres motivations… Ce qui est encore beaucoup plus éprouvant c’est quand la réalité s’impose à nous car souvent cela intervient trop tard, nous n’avons alors plus de prise sur les évènements.
 
SE CONCENTRER SUR LE BALLON
L’une des méthodes les plus efficaces pour modérer la douleur consiste à en détourner l’attention pour la fixer sur l’objectif.
Parfois cette sensation de souffrance prend le dessus, sur tout le reste, on peut alors être insensible au sentiment de bien être. En cristallisant son attention sur l’aspect positif des choses on peut modifier sa perception des choses. Imaginons des footballeurs qui poursuivent le ballon inlassablement aux quatre coins du terrain, bien souvent ils se transcendent dans leurs efforts au point de les oublier au profit de leur objectif : marquer un but et l’emporter… Ils concentrent leur attention sur le ballon.
Allons plus loin, retirons leur le ballon… chaque geste deviendra encore plus éprouvant et pénible, sans doute qu’ils finiront pour renoncer à s’épuiser davantage… n’est-ce pas ?
 
La tradition juive nous exhorte à nous concentrer sur le «but» ou l’objectif… Pour assumer la vie, nous disposons d’un mode de vie développé dans la Thora, celui-ci contribuera à transformer tout effort en sentiment de bien être.
 
LE VERRE DEMI-PLEIN
Lorsqu’un enfant se blesse, il lui arrive de pleurer. Mais s’il est moqué par ses camarades, il se relève pour jouer. Une heure plus tard, en montrant la blessure à sa maman, il peut de nouveau se mettre à pleurer.
Notre capacité à nous réjouir dans notre vie est conditionnée par notre potentiel de résistance face à la douleur.
Nombreux sont ceux qui malgré les coups durs se relèvent alors que
d’autres choisissent de se conforter dans leur malheur.
Se concentrer sur ses échecs plutôt que sur ses succès est une erreur très fréquente. Ceci occasionne beaucoup de douleur et de souffrance le plus souvent superflues.
 
Chaque homme est né avec des qualités spécifiques des compétences particulières. Il est dommageable donc de tout remettre en cause quand on est confronté au premier problème venu. Les personnes qui sont allées loin dans leur vie sont celles qui le plus souvent ont connu des épreuves importantes dans leur parcours.
 
Apprenons à mettre en exergue l’aspect positif des évènements, le verre à demi plein… Ainsi nous connaîtrons la sensation de satisfaction et quelques moments de bonheurs…
 
LA DOULEUR DES AUTRES…
Tous ces principes que nous avons défini ensemble sont valables quand il s’agit de la douleur des autres dont on ne doit jamais se soustraire, se dédouaner.
Si l’on rend visite à une personne malade nous ne pourrons bien entendu lui prodiguer une leçon de morale concernant le «verre à demi plein».
 
L’écouter, l’entendre seraient plus utiles pour l’aider à réduire sa souffrance. Il en va de même pour tout ce qui touche la collectivité. Si un problème surgit dans notre communauté, ville ou pays, il convient toujours de se poser la question suivante :
«Que puis-je faire pour atténuer la souffrance ?».
 
La grandeur de notre contribution personnelle se trouve dans notre implication et appropriation des souffrances qui nous entourent…
 
POURQUOI D… A-T-IL CRÉE UN MONDE COMME CELUI-CI ?
D… aurait pu créer des robots capables d’exécuter les directives sans questions, sans doutes. Mais il a décidé d’établir une série de défis à chacun d’entre nous. Parallèlement, il nous a doté d’un potentiel pour assurer tout cela… En outre un mode d’emploi nous a été fourni, la THORA. Il n’est pas un domaine qui n’ait pas été abordé dans le judaïsme. Il suffit de chercher, la réponse à toute interrogation est à portée de main. «Goûtez et vous constaterez la qualité» disait le Roi DAVID.
Je lisais récemment le témoignage du manager des «BEATLES» (groupe musical célèbre des années soixante) qui a opéré à un retour aux sources :
«Avec le succès des BEATLES, j’ai tout connu et possédé. Fortune, plaisirs artificiels, notoriété, mais sans jamais pouvoir calmer mes angoisses existentielles. C’est en apprenant l’alphabet hébraïque, plus tard le TALMUD que j’ai découvert la sérénité, le bonheur de vivre…»
 
L’homme doit donc exploiter son libre arbitre à bon escient. A chaque moment de notre vie nous sommes devant un choix : assumer ou fuir.
Il ne s’agit certainement pas de rechercher la difficulté, mais simplement de la définir, pour la surmonter. L’effort est un processus incontournable pour chacun d’entre nous, alors il nous faut même dans l’adversité ne jamais l’oublier : on serre les dents, on comprend pour appréhender le moment douloureux, puis «après la pluie, le beau temps»…
 
Nous le savons une petite flamme peut éclairer l’obscurité totale… Cherchons la flamme… Donc ne jamais renoncer, ne jamais désespérer, ne jamais douter de soi et de Lui…
 
«Parler à D… (prier) est un moyen très simple à la portée de chacun, qui nous aide toujours à traverser l’épreuve du déluge en conservant la première étincelle qui veille en nous» (Rabbi NAHMAN)
 
Courage et de bonnes nouvelles bh
GZ
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