Chers sœurs, frères et amis,
Chers Enfants d’Israël,
Il y a 82 ans, dans une luxueuse propriété située dans un quartier chic de Berlin, se rassemblait une quinzaine d’élégants haut-dignitaires nazis afin de préciser la méthodologie du plus grand Crime contre l’Humanité qu’ils appelèrent La Solution Finale, l’extermination du Peuple Juif.
Mais la Shoah, la Catastrophe absolue, avait commencé bien avant cette dite Conférence de Wannsee de janvier 1942.
C’est juste que ces messieurs, monstres sanguinaires parés de leurs plus beaux atours, souhaitaient optimiser la mission qu’ils s’étaient fixée…
Elle fut d’abord une succession d’événements s’étalant sur plusieurs années avant son macabre apogée dans les camps de la mort:
Une idéologie nauséabonde tolérée puis reprise « par touches » à des fins électoralistes dans un premier temps, puis des manifestations de rue spontanées -en apparence seulement puisque méticuleusement orchestrées et financées- durant lesquelles on haranguait les foules frustrées d’une population exaspérée par une société en décrépitude, un populisme triomphant lorsqu’il offre le coupable idéal, une haine savamment attisée, une diabolisation scénarisée, martelée et multi-diffusée…
Mise à l’écart, rejet, brimades, agressions, spoliations, expropriations, expulsions, humiliations, déshumanisation, exécutions etc. ne tardèrent pas à suivre.
Entretenir la Mémoire, la rappeler, l’écouter, la dire, la transmettre, inlassablement, n’est pas seulement honorer, CE N’EST PAS SEULEMENT UN DEVOIR MAIS UNE OBLIGATION.
Au même titre que nous l’avons fait il y a 15 jours en lisant la Haggadah (de lehaggid, dire), pour des faits remontant à plus de trois millénaires, des faits que nous rappelons chaque année, nous nous devons d’évoquer -avec force- les souffrances endurées, le déchirement vécu, la désolation éprouvée il y a moins d’un siècle, et jusqu’à ce jour.
Il ne s’agit aucunement d’un besoin de victimisation -comme aiment à le déclarer certains- mais de notre détermination à faire entendre La Vérité, aussi cruelle fut-elle, afin qu’elle ne puisse se répéter impunément.
Car, depuis quelques années les rouages macabres de l’antisémitisme semblent en activité exponentielle…
L’indicible horreur du pogrom du 7 octobre, inédit par son ampleur et ses résonances, en est une féroce illustration.
Associée aux circonlocutions et autres démonstrations d’une bien-pensance dévoyée, qu’elles soient celles d’une jeunesse instrumentalisée ou de soi-disant humanistes autoproclamés, des élites rompues à l’exercice de la manipulation des masses populaires, elle inspire de sinistres réminiscences…
Aujourd’hui nous sommes réunis, debout, pour évoquer le souvenir des 6 millions d’enfants, filles, fils, pères, mères, sœurs, frères, grands-parents assassinés parce que juifs.
Nous sommes ici, debout, pour souligner que si cette journée symbolise la Shoah elle est aussi celle destinée à l’expression de nos hommage et reconnaissance à la Guevurah -l’héroïsme- dont firent preuve ceux qui s’opposèrent, se soulevèrent, se sacrifièrent pour combattre la barbarie.
Hier comme aujourd’hui.
Nous sommes ici, debout, pour rappeler et démontrer le caractère éternel de notre Peuple.
La Haggadah, dans Vehi She’Amdah, précise:
[…] בכל דור ודור עומדים עלינו לכלותינו,
Chacune de nos générations connaît sa cohorte de bourreaux déterminés à effacer jusqu’à notre souvenir, (traduction libre)
והקדוש ברוך הוא מצילינו מידם!
Et le Tout-Puissant vient toujours à notre secours!
Nous sommes ici, debout, pour réclamer justice: notre droit à une vie digne et libre.
Nous sommes ici, debout, pour clamer notre résolution à défendre chacun des nôtres lorsqu’il est menacé du fait de son identité.
Ici et ailleurs!
Nous sommes ici, debout, aujourd’hui et à jamais!
עם ישראל חי!
OÙ NOUS TROUVER ?