Chers Amis et Chers Enfants Boker Tov,
Demain nous lirons la "Paracha de Bechalah".(verbe "renvoyer ")
Rappelez vous la semaine dernière :
l'ultime plaie s’abat sur l’Egypte,la plus terrible:celle de la mort des premiers nés égyptiens.Au milieu de la nuit et des cris s’élevant des maisons égyptiennes,le pharaon se lève,hurle sa douleur et décide enfin de "renvoyer" le peuple hébreu.
Les enfants d’Israël quittent l’Egypte dans la précipitation,le pain qu’ils confectionnent ne peut même pas monter,on en tirera des Matsot .
Imaginez tout un peuple harassé par plus de deux siècles d’esclavage ,des vieillards,des femmes et des enfants,marchant péniblement vers le désert.
Le Pharaon se ravise très vite, il rassemble ses forces armées et se met à leur poursuite . Devant les enfants d'Israël la mer,derrière eux les clameurs des cruels soldats égyptiens...
Personne ne peut imaginer à ce moment précis ce qui suivra : la mer s'ouvre,laissant un passage aux hébreux médusés,avant de se refermer sur les égyptiens .
Nos Maîtres comparent ce moment aux difficultés humaines à assurer la subsistance ou encore trouver l'âme soeur.
On ne sait jamais envisager les péripéties qui nous attendent sur notre chemin quand tout semble perdu.
Nous avons célébré Tou Bichvat cette semaine.Une fête qui nous rappelle que l'"Homme est tel l'arbre des champs" .
Or,l'arbre vit au gré des saisons : des périodes fastes et d'autres qui le sont moins ...Le tout est de tenir et de ne jamais renoncer à espérer .
Pour finir,rappelons que les enfants d'Israël sauvés ont une inspiration qui les poussent à chanter : ils expriment leur reconnaissance par un chant qui ne nous a jamais quitté depuis et que nous entonnerons demain .
Nous traversons des moments difficiles,la crise sanitaire est accompagnée d'une crise économique où tout le monde a peur pour sa subsistance évoquée plus haut .
(Certains ont plus peur que d'autres )
Voici une histoire - sous la forme d'un monologue - qui peut nous aider à espérer ...Racontez la autour de vous,elle peut servir .
Monologue
Je ne souhaite à personne de connaitre la misère ! Celle qui vous confronte à une angoisse quotidienne…
Quelques pièces dans la poche et un choix cornélien qui se pose à vous : acheter du fromage pour ses enfants pour le dîner, ou un poulet pour shabbat ? Si on n’achète pas de pain et du fromage pour le soir comment sustenter la famille? On s’arrangera comme les jours précédents pour nourrir nos enfants.
Je m’efforce d’accepter ce décret de pauvreté qui pèse sur moi sans me révolter. Ce n’est pas toujours facile.
Mon ami NAHMANN LEVY m’encourage souvent :
-« chacun a son poids à porter ici-bas, le nôtre est matériel. Après tout c’est mieux que d’être confronté à la maladie ! ».
Il me récite un verset inlassablement : «ce n’est pas le pain dont tu te nourris qui te rassasie mais la volonté du Tout-Puissant »
En d’autres termes, on peut être riche et jamais rassasié. C’est plus facile pour NAHMANN de le penser et de l’affirmer puisque lui n’est pas exactement dans ma situation. Je ne me plains pas.
Un jour NAHMANN m’appelle au téléphone, sa voix est bizarre, il semble tourmenté :
-« Alex, j’ai besoin de ton aide ! »
Deux heures plus tard, il débarque chez moi pour me demander un prêt de 5 000 dollars.
- « NAHMANN tu connais ma situation !? »
Il rétorque :
-« Alex, je te demande juste de te porter garant pour moi…Je vais vite rembourser ce prêt ! »
Sa voix est revigorée, presque rassurante, au point où je cède et signe un document qu’il me soumet sans sourcilier.
Un mois plus tard je suis contacté par le prêteur qui, assez fermement, me somme de rembourser les 5 000 dollars. NAHMANN a disparu des écrans de ma vie. Désespoir ! J’ai bien effectué des recherches pour le retrouver mais rien à faire…
Et comme les problèmes n’arrivent jamais seuls, mon fils tombe malade, une intervention chirurgicale est préconisée, mais en « privé » : 3 000 dollars. 5 000 + 3 000 = 8 000 dollars, où je vais mettre ma tête !?
Mon moral est en berne quelques jours alors que dans mes prières je trouve de l’inspiration.
Par hasard, ou par un non-hasard, je rencontre un ancien ami d’école. Une fois les amabilités échangées, il m’interroge sur mon devenir.
Je lui raconte tout ; les yeux remplis de compassion, il m’impose son aide.
Le jour même il me dépose : un chèque de 5 000 dollars que je m’empresse de déposer auprès du débiteur ainsi que 3 000 dollars en espèces dans une grande enveloppe que je me dépêche de cacher dans notre buanderie.
Mon ami me rassure :
-« Rien ne presse, tu rembourseras quand tu pourras ».
Je proteste car je sais que ce jour est lointain. Mais il insiste et finit par me convaincre : ai-je vraiment le choix ?
Je remercie, comme il se doit, le Tout-Puissant. L’opération de mon fils est programmée au lendemain des fêtes de Souccoth, dans quelques jours.
Le soir je recueille un appel téléphonique de ma sœur :
- « Alex, j’ai une amie qui a besoin d’un prêt de 3 000 dollars pour une semaine, c’est quelqu’un de sérieux ! »
Ma sœur s’adresse à moi comme si elle savait que je disposais de cette somme, je l’assure que ce n’est pas le cas.
Je lui explique que je me suis juré de ne plus jamais prêter de l’argent qui de toute façon ne « stationne pas longtemps » chez moi. Elle me dit que ce prêt est une question de vie ou de mort.
Je refuse ! Mais seulement pour quelques heures car, je suis pris de remords… Comment pourrais-je laisser tomber un juif dans le malheur !?
Je rappelle ma sœur et l’invite à m’adresser son amie le soir même.
Je me rends à la buanderie et là… l’enveloppe dissimulée entre deux serviettes n’y est plus. J’interpelle ma femme qui m’explique que les enfants ont fait le ménage et ont jeté un sac poubelle…
Oh non !!!
Je dévale les escaliers et me plonge dans la poubelle…
-«Hachem, observe-moi, au milieu des détritus…J’accepte cette situation dégradante mais sauve moi, où vais-je mettre ma tête ? »
Quelques longues minutes plus tard mon épouse m’appelle depuis la fenêtre : « Monte ! »
Elle me présente un autre sac poubelle :
-«Celui-ci, je te l’ai laissé de côté pour que tu le jettes ce soir. »
A l’intérieur, je trouve l’enveloppe et les billets qui semblent me dire :
- «Vois-tu Alex, si tu n’avais pas répondu à l’appel à l’aide de ta sœur, nous serions ce soir, quelque part dans la déchetterie municipale »
Je prends une douche. S’ensuivent alors plusieurs appels téléphoniques :
- Ma sœur : « mon amie n’a plus besoin du prêt, merci mon frère »
-NAHMAN qui a disparu depuis 2 mois :
-« Alex, pardon je viens de déposer sur ton compte 5 000 dollars correspondant au prêt et 5 000 Dollars de dédommagement, et ne discute pas ! »
- Le médecin de mon fils : « Au vue des dernières analyses, plus besoin d’opérer votre enfant ! »
- Mon ami d’école : « Alex, les 8 000 dollars, j’ai décidé de les transformer en don et ne discute pas ! »
Je suis de toute façon sans voix. Je m’écroule sur mon fauteuil, au travers de la fenêtre je peux percevoir le ciel bleu… Je m’adresse au Tout-Puissant :
« Ta délivrance est aussi rapide que le clignement des cils »…
Hasard ou Providence ?
Je vous le demande …
Courage, Santé pour nos malades,Chabbat Chalom et de bonnes nouvelles bh
GZ
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