Chers Amis et Chers Enfants Boker Tov et Hodech Tov,
Demain nous lirons la Paracha de "Michpatim" qui commence par détailler les lois concernant l'esclave hébreu .
Vous savez cette personne qui a volé et qui doit payer sa dette non pas "à la société",comme on dit aujourd'hui,mais à la victime .
Ce voleur au lieu de l'incarcérer et de prendre le risque qu'à proximité d'autres voleurs il ne devienne encore plus malhonnête,va passer six ans
chez sa victime qui - elle - devra redoubler d'attentions pour préserver le voleur : une rééducation sociale presque parfaite .
Revenons au voleur,le texte dit que si ce voleur au bout de six ans exprime sa volonté de poursuivre sa vie chez son maître,on devra procéder à un cérémonial pour le moins curieux : "On le placera près d'une porte et son maître lui percera l'oreille avec un poinçon ..."
Pourquoi ?
On devra lui rappeler la promesse de D.ieu sur le mont Sinaï : "Je vous ai libéré d'Egypte,vous serez libres pour l'éternité d'autres humains"
Vouloir demeurer esclave est en contradiction avec cette promesse : nous devons éviter de devenir "esclaves d'esclaves de D.ieu",c'est à dire d'autres humains.
Mais alors pourquoi l'oreille ?
L'oreille est dépourvue de muscles,elle est souple .Dans le judaïsme l'oreille incarne la foi.
On peut voir de ses yeux plusieurs choses à la fois,l'oreille vous oblige à discerner,à sélectionner ce que vous entendrez.L'oreille a son propre rythme,tout comme la foi :
Elle répond à un processus progressif,long ...
Celui dont la foi n'est pas raffermie est appelé "esclave d'esclaves" .Si à la moindre contrariété on perd l'équilibre,c'est que notre foi est vacillante .
Notons au passage que Ozen=Oreille répond à la même racine que le mot hébraïque Izoun=équilibre .
Celui qui travaille et réussit à acquérir de la foi n'est jamais déstabilisé devant les aléas de la vie .
L'oreille -disions nous -est dépourvue de muscles,elle est souple , tout comme la foi qui ne peut se transmettre que par la douceur,jamais par la force ou par la dureté ...
Lorsque les enfants sont jeunes il est plus facile de leur inculquer la foi en donnant de la place dans nos vies au ...Tout-Puissant ! Et toujours avec bienveillance,calme et souplesse :
D.ieu est avec toi,D.ieu t'aime,D.ieu t'écoute etc ...
Ceux qui avec beaucoup de travail parviennent à un degré élevé de foi n'ont jamais peur,ne sont jamais tristes,ne sont pas en colère ...Ils sont sereins .
Tout un programme me direz-vous ? ..Mais jamais au grand jamais on nous demande quelque chose d'inabordable pour nous ...Non ?
Nous parlions du voleur,voici une histoire vraie d'un non moins véritable voleur ...Suivez moi ...
Diego FRANSIGO est né en Argentine d’une mère juive. Marcella, sa maman, découvrit son judaïsme sur le tard et par les services sociaux qui lui ont appris qu’à sa naissance elle fut abandonnée par sa propre maman, Séniora CALYPSO.
Marcella fut adoptée par une famille chrétienne, épousa plus tard un chrétien qui lui donna Diégo pour enfant avant de la répudier.
Ainsi Marcella et son fils Diego se retrouvèrent dans une situation socialement désastreuse.
A l’âge de 10 ans, Diégo était déjà un … voleur expérimenté. Sa spécialité était de s’introduire agilement dans les appartements et d’en sortir les mains chargées de bijoux et autres portefeuilles.
Sa maman, elle, faisait mine de ne pas connaître ses activités illicites car comment aurait-elle pu payer son loyer sans son aide ?
A l’âge de 17 ans, Diégo fut interpellé en flagrant délit de vol par la police avec pour résultat un an de prison.
A sa sortie, sa maman prit une décision cruciale : « Mon fils, c’en est fini pour nous l’Argentine, nous partons pour Israël ! »
Diego était content. Il avait entendu parler d’Israël : attentats, missile… « De l’action ! » pensa-t-il, puis « peut-être que le vol là-bas est plus facile ? ».
Un mois plus tard, Marcella et Diego arrivent en Israël où ils perçoivent une aide de l’état qui leur permet de s’installer dans un modeste studio à PETAH TIKVAH.
Marcella se trouve un petit boulot. Diego, lui, part à la conquête des beaux quartiers de GUSH DAN où il persistera dans le vol, vous l’avez compris.
Le docteur SHRAGA AVIGAD est chirurgien à l’hôpital BELINSON et habite une villa de RAMAT-GANIT.
Il a 45 ans, et il est plutôt engagé religieusement. L’un de ses principes consiste à ne pas installer d’alarme dans sa propriété, ni même des chiens de garde, mais plutôt dix belles « MEZOUZOT » qui offriraient selon lui la meilleure des protections.
Vous serez étonnés, mais depuis 15 ans qu’il habite cette maison, jamais il n’a eu à déplorer le moindre vol !
Ce matin la, la famille AVIGAD quitte la maison à 7h30 comme tous les jours.
A 8h10, un certain Diego force une fenêtre pour prospecter la maison où il ne trouve rien qui puisse l’intéresser. Il décide d’ouvrir le réfrigérateur pour se rafraichir, comble d’arrogance, non ?
Puis il aperçoit un vieux sac, sur ce même réfrigérateur. Il s’en saisit et quitte les lieux.
Dix minutes plus tard, il est chez lui et vide le contenu du sac qui renferme de vieux journaux, mais aussi une grande enveloppe. Il y trouve 2 billets de 100 dollars et une lettre…
Ses progrès en hébreu acquis essentiellement dans les rues lui permettent de comprendre ce qui suit :
« Mon cher voleur,
Comme tu viens de le comprendre, ce sac t’attend depuis longtemps. Je suis content que tu puisses profiter de l’argent, cela dissipera quelque peu ta déception. Tu as dû te rendre compte qu’il n’y a rien de vraiment intéressant à dérober dans notre demeure.
200 dollars, ce n’est pas mal pour les quelques minutes que tu as consacrées à ta visite, tant mieux pour toi ! »
Diego est déconcerté et ému par ces quelques mots. Pour la première fois, quelqu’un s’adresse à lui avec égard et bienveillance. Puis, rencontrer une personne qui est heureuse du fait que vous puissiez lui voler quelque chose, c’est… incroyable !
Diego reprend sa lecture…
« Voila, mon ami voleur. Je voudrais seulement éclairer tes yeux de juif en te rappelant que nous autres, enfants d’Abraham, Isaac et Jacob, nous n’avons pas besoin de voler, nous sommes convaincus que le Tout-Puissant assure les besoins de chacun.
Le vol est une ineptie. Dieu décrète chaque année, ce que chaque homme méritera, y compris sur le plan financier.
Les 200 dollars, tu aurais pu les obtenir différemment, puisqu’ils sont à toi de toute façon. Pourquoi dans ce cas t’exposer aux risques et dangers encourus par les voleurs ?
Je suis à ta disposition pour reparler de tout cela, sache que je ne t’en veux pas et que même si je ne te connais pas, je t’aime comme j’aime mes enfants. »
Ces paroles déstabilisent et touchent notre jeune voleur Diego.
Quelques heures plus tard, Diego contacte le docteur :
­-« Bonsoir docteur
­- Bonsoir cher ami, à qui ai-je l’honneur ?
­- Je suis le voleur…
­- Quel plaisir de vous entendre…
­- Docteur, j’ai lu et relu votre lettre… Je ne savais pas que Dieu décrète le salaire de chacun, ni même que les MEZOUZOT protègent la maison…
Pourriez-vous m’expliquer ce qu’être juif sans me tendre un piège si je viens vous rencontrer ?
­- Rassurez-vous, soyez dans 30 minutes chez moi ! »
Les voici réunis, le docteur reconnait un accent argentin chez Diego. Diego lui tend le sac et les 200 dollars : « Ceci est à vous ! ». Le docteur accepte le sac mais pas l’argent.
Et voici que Diego se lance dans le récit de sa vie : sa maman Marcella abandonnée par sa propre maman, leur vie dans la misère, et sa transformation lente et sûre en voleur performant…
­- « Une grand-mère qui a abandonné ta mère à BUENOS AIRES… Quel âge a ta maman ?
­- Ma mère a 50 ans mais parait beaucoup plus. Elle a été adoptée par une famille chrétienne avant d’être rejetée et moi avec elle, je sais plus qui je suis docteur… »
Avec un sourire bienveillant et serrant affectueusement Diego, ce docteur répond :
« Tu es un fils d’Israël, et ta simple présence ici montre tes qualités… reviens vite me voir avec ta maman, j’ai un secret à vous dévoiler… »
Ils se quittèrent émus, Diego était particulièrement intrigué quant au secret…
A 18h, Diego et sa maman frappent à la porte des AVIGAD. Diego est particulièrement nerveux. Une fois les présentations faites, le docteur annonce l’arrivée de sa maman, Naomie.
- « Maman, peux-tu leur raconter ce que tu me raconte depuis des années s’il te plait ? »
Naomie est très âgée, elle est installée sur une chaise roulante, ses yeux pleurent sans que l’on puisse percer leur mystère.
­- « Et bien voila, j’ai vécu longtemps en Argentine, mon mari est mort suite à un long voyage en mer dont il n’est jamais revenu. J’étais enceinte, et j’ai du accoucher seule d’une magnifique petite fille que je n’ai vue qu’à sa naissance. J’ai été très malade après l’accouchement… trois mois de coma… A mon réveil, on m’informa de la mort de ma fille. Mais je me doutais bien qu’elle fut enlevée comme des centaines d’autres bébés à l’époque… »
Marcella choquée, livide, ose :
- « Comment vous appeliez-vous là-bas ?
­ - Séniora CALYPSO
­ - Maman !? »
Inutile de s’attarder sur l’intensité de ces retrouvailles.
Aujourd’hui Diego est marié et père d’un enfant, entouré de sa grand-mère et arrière-grand-mère…
Hasard ou Providence?
Je vous le demande ...
Courage,Chabbat Chalom,un excellent mois de ADAR et de bonnes nouvelles bh
GZ
OÙ NOUS TROUVER ?