Chers Amis et Chers Enfants Boker Tov ,
Ce soir et demain c’est Lag Baomer.
Je ne sais pas vous,mais j'ai le mal du pays ...très mal du pays.
Il faut avoir vu Lag Baomer à Mérone pour en évaluer l’intensité…
Des dizaines de milliers de personnes se pressent sur le tombeau de Rabbi Shimon Bar Yohai Zatsal en chantant et festoyant.
On y lit des psaumes, des michnayot, des extraits du talmud de même que quelques prières, tout cela dans une allégresse ambiante et convivialité particulière.
Rabbi Akiva disait : « tu aimeras ton prochain comme toi-même, c’est un grand principe de la Thora ».
Par cette formule, il souhaitait nous fournir un moyen sûr pour garantir l’unité au sein du peuple d’Israël. Malheureusement ceux qui auraient dû véhiculer cet enseignement, ses propres élèves, se méprisaient mutuellement," au nom de la Thora". C’est sans doute pourquoi ils furent si sévèrement punis, selon nos commentateurs.
La période du Omer est préparatoire à un évènement majeur, celui de la réception de la Thora à Chavouot.
Une forme de dynamique dont on devrait profiter en nous bonifiant, en corrigeant certaines de nos tendances, dont une récurrente : on oublie trop vite nos limites, notre place si modeste et fébrile, mais aussi la place que l’on veut bien accorder aux autres.
Nous devons donc aspirer en cette période, à réparer ce qui a été commis par les élèves de Rabbi Akiva.
Mais pourquoi sont-ils morts spécifiquement pendant cette période du Omer ? Pourquoi Lag Baomer (« 33e jour du Omer ») qui célèbre le jour de la disparition de Rabbi Shimon suspend le deuil ? Quel est la relation entre le deuil engendré par la mort des élèves et la joie que l’on exprime à Lag Baomer ?
Pour répondre à ces questions, il nous faut revenir sur la personnalité de Rabbi Akiva. Jusqu’à l’âge de 40 ans celui-ci était éloigné de la Thora, et c’est grâce à son épouse Rachel qu’il décida, à un âge relativement avancé, de s’y intéresser. Après quelques années d’investissement il put atteindre un niveau jamais égalé, selon ses propres collègues d’étude. Ainsi, il transmit à ses 24 000 élèves de véritables secrets enfouis dans la Thora.
Lorsqu’ils moururent tous, Rabbi Akiva se rapprocha d’autres maîtres du Judaïsme dont Rabbi Shimon bar Yohai.
Il eut toujours le souci d’imprimer son enseignement de deux notions : l’amour et le respect.
Rabbi Shimon Bar Yohai adopta pleinement cet enseignement au point de le privilégier auprès de ses propres élèves.
Vous l’avez compris, « les derniers » réparèrent l’erreur « des premiers »…
Le jour même de sa disparition, Rabbi Shimon avant d’expirer réunit ses élèves afin de leur divulguer de précieux enseignements. L’un de ses disciples Rav Aba témoigna du fait qu’une lumière intense enveloppa le maître durant ses exposés dont l’essentiel fut consigné dans le Zohar.
Cette lumière dont on parle est à l’origine de cette coutume qui consiste à allumer des feux le soir du Lag Baomer.
De par les secrets délivrés par Rabbi Shimon Bar Yohai, de par sa propre volonté de perpétuer le principe de l’amour de son prochain, le jour où ce maître nous quitte devient un moment de joie et de convivialité…
Dans quelques jours nous allons célébrer la fête de Chavouot, nous devrons être fins prêts…Le passage obligé pour atteindre notre objectif est Lag Baomer…
Le Omer, nous l’avons compris, renferme deux étapes, après une période difficile où l’on commémore l’épisode dramatique des élèves de Rabbi Akiva, où l’on doit tirer les enseignements des causes de cette tragédie, on aborde une phase plus réjouissante celle qui découle de Lag Baomer.
Les différentes étapes font partie intégrante d’un seul et même processus qui au final nous permet d’accéder au niveau requis à l’adhésion de nos valeurs telles qu’elles se présentent au travers de la Thora…
Peut on vraiment se permettre de faire l’économie de l’une de ces étapes ?
Le Temple, disent nos sages, a été détruit à cause de la haine gratuite, il ne sera reconstruit que par l’amour gratuit.
Trop souvent nous nous opposons pour des futilités, « naturellement » chacun souhaite imposer son point de vue au mépris des autres… voyez-vous c’est comme un cercle vicieux : mon égo me pousse à rechercher une position supérieure par rapport aux autres… Je suis le détenteur de la vérité donc je porte un regard dominateur sur ceux dont je croise le chemin…
Je ne me nourris que de mes propres illusions, donc je persiste dans la voie que je m’assigne sans m’enrichir de mon environnement.
Bientôt, nous terminerons la lecture du Pirké Avoth, les Maximes de nos Pères, chargés d’enseignements, on y trouve une définition du sage : « Quel est l’homme sage ? Celui qui apprend de chacun… »
Nous devrions tous cultiver le statut d’apprenant, d’élève…Non ?
L’humilité, la sensibilité, la faculté d’avoir pitié, conduisent à la réussite véritable et totale.
Inspirons nous de Rabbi Akiva, de Rabbi Shimon, de nos maîtres que leur mérite nous protègent.
Le Talmud affirme que « les justes sont plus puissants morts que vivants »… leur capacité à intervenir, ici bas même des années ou des siècles après reste intacte.
C’est pourquoi on les sollicite quand on est dans l’adversité. On allume des bougies en leur mémoire et on les invoque :
« D.ieu tout puissant, par le mérite de Rabbi Shimon soigne nos maux et émancipe nous de la pandémie ,
ramène la paix dans les foyers, éclaire nos chemins,guide chacun de nos pas et précipite la délivrance » Amen Véamen.
Courage et de bonnes nouvelles bh
GZ
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