Chers Amis et Chers Enfants Boker Tov,
Récit authentique du jour à lire et relire pour tous ceux qui perdent patience avec leur ...Enfant ! Suivez nous ...et partagez,cela peur rendre service...
« Je n’en peux plus de lui » répétait-elle souvent ! »
Ils l’observèrent dans un silence lourd de contrariété.
« Dis-moi ce que je fais de lui ? Il ne me laisse aucun moment de répit. Il se met en danger, il met en danger les autres, il me met hors de moi, c’est lui ou moi. En fait, je ne sais même pas pourquoi je parle ? Regarde-le simplement ! ».
« Il » était âgé de 8 ans et portait le prénom de Nathi. Le parc était rempli d’enfants, mais on ne voyait et n’entendait que lui. Alors que les autres faisaient de la balançoire ou jouaient dans le bac à sable, lui faisait tout à la fois, courant, bousculant, hurlant…
C’en était même épuisant de l’observer. D’un air dépité, la maman s’adressa de nouveau à son papa : « que fait-on ? ».
La réponse, non moins fataliste, ne tarda pas :
« Que veux-tu que je fasse ? Que je le traîne jusqu’à la maison comme l’autre jour ¸que de nouveau il fasse opposition en s’agitant, en criant ? Je ne peux régler son problème ! ».
Le « Problème » était préoccupé à effrayer d’autres enfants, une maman venait de le réprimander.
« Que fait-on ? » insista la maman.
Une réaction pour le moins inattendue se fit entendre du banc public voisin :
« Je peux vous dire ce qu’il ne faut pas faire ! ».
Le vieux monsieur, tenant une vieille pipe, sourire aux lèvres, poursuivit :
« Ce que vous faites là c’est une mauvaise lecture de ce que vos yeux voient de cet enfant qui un jour vous donnera de la satisfaction. »
Les parents se regardent et, d’une seule voix, interrogent le monsieur :
« Comment notre Nathi pourrait nous donner satisfaction et surtout quand ? »
Entre temps notre vieux monsieur est rejoint par plusieurs personnes de son âge, ils se saluent chaleureusement avant de reprendre :
« Voyez-vous j’ai connu il y a de cela 65 ans un Nathi, semblable au vôtre, il s’appelait Yankele mais tout le monde le surnommait Demi-Zloti… Pourquoi ? Et bien parce qu’il était si pénible, agité, tourmenté, qu’un jour sa maman dit qu’elle était disposée à le vendre pour un Demi-Zloti… C’était une pièce polonaise d’une valeur minime à l’époque.
Bien sûr aux yeux de la maman cette affirmation n’était pas sérieuse mais Yankele était persuadé à l’âge de 8 ans que sa maman était prête à s’en séparer pour pas grand-chose – Demi-Zloti faisait les 400 coups, chez lui, dans la rue et à l’école…
Son seul allié était son papa qui n’avait de cesse de lui répéter, mais de le faire aussi auprès de ses « victimes » : un jour Yankele donnera satisfaction.
Quelques jours avant que n’éclate la seconde guerre mondiale, Demi-Zloti fut renvoyé de son école car son attitude était incompatible avec les règles scolaires.
Pourtant en tant qu’enfants nous savions que Yankele avait un bon fond. C’était celui qui était le plus serviable, le plus généreux malgré ses « maladresses ». Puis la guerre éclata…
Deux mois après l’invasion de la Pologne par les nazis, nous vîmes peu à peu notre vie se détruire : notre village, quartier, maison, école, nos jeux…
Nous fûmes transférés au Ghetto sans ménagement. Les premières semaines nos parents improvisèrent une classe d’étude pour nous accompagner. Mais un jour notre maître ne se présenta pas.
« Demi-Zloti » prit les commandes nous enjoignant à partir à sa recherche, nous finîmes par le trouver. Comme d’autres, avant et après lui, parmi les corps gisant dans une petite ruelle, il avait été exécuté pour des raisons demeurées à jamais inconnues.
Après l’avoir pleuré quelques minutes, Yankele lança des directives : « Mes amis on ne peut pas le laisser ici, transportons le au cimetière improvisé du Ghetto ». Notre maître fut inhumé conformément au la loi juive grâce à la persévérance de Yankele. Ce jour-là nous perdîmes l’innocence de notre âge.
Dès le lendemain de ce drame dans le grand « désordre » de cette guerre, Yankele entreprit d’organiser la classe.
« Nous allons trouver un endroit où nous pourrons continuer à étudier comme des enfants de notre âge. À tour de rôle chacun d’entre nous préparera, selon ses compétences, un cours dans une matière… »
Un chef était né, personne ne discuta devant Demi-Zloti qui, définitivement, s’émancipa de son surnom.
Ainsi, le jour suivant, les 15 enfants qui composaient cette classe se réunirent pour étudier des mathématiques et de la Torah. Yankele, lui, s’échappait souvent pour nous ramener la nourriture qui devint de plus en plus rare.
Un jour les nazis lancèrent un appel pour que l’on réunisse au centre du Ghetto tous les enfants. Yankele prit la parole :
« Mes amis, personne d’entre nous ne devra répondre à cet appel. On peut deviner l’intention des nazis, ce sont nos ennemis et sans doute ont-ils l’intention de nous séparer de nos parents, cachons-nous dans le sous-sol d’un bâtiment désaffecté que j’ai localisé… »
Un seul enfant prénommé Shlomo ne se plia pas à cette recommandation, on ne le vit plus jamais puisque le jour du prétendu rassemblement les nazis déportèrent les enfants vers le camp d’Auschwitz.
Lorsque nous rejoignîmes nos parents deux parents deux jours plus tard, Yankele fut porté en triomphe. Sa maman lui exprima sa reconnaissance et son père en fut tellement fier. Mais après quelques semaines, lors d’une nouvelle rafle, ce sont nos parents qui furent déportés.
Yankele, en apprenant la nouvelle, s’isola et pleura longuement, avant de revenir devant notre classe :
« Ceux qui seraient tentés de douter des visées des allemands, de leur plan, doivent bien comprendre que leur unique objectif est de nous détruire. Nous devons raisonner différemment tout en implorant D.ieu et nous sortir de cet enfer ».
Finalement c’est ce Yankele, dans son raisonnement personnel, dans son ardeur, dans son arrogance, dans sa précipitation pour réagir, qui comprit l’attitude à adopter la plus juste face au danger ! Alors que toutes ces caractéristiques lui étaient reprochées auparavant dans une vie antérieure.
Nous vécûmes les semaines suivantes dans des cachettes improvisées par Yankele.
Un jour les nazis informèrent de leur intention de faire sauter le Ghetto, ils indiquèrent une date et une heure où tout le monde devait se rassembler pour éviter une mort assurée.
Yankele s’adressa à nous dans ces termes :
« Cette fois, nous sommes contraints d’exécuter les ordres des nazis. Mais à la première occasion après ce rassemblement nous prendrons la fuite ».
Le jour du rassemblement arriva, nous fûmes entassés dans un wagon à bestiaux. La porte à peine fermée, Yankele commença à y creuser une voie de passage avec un couteau qu’il réussit à dissimuler sur lui. Après deux heures de voyage, il ordonna à tout le monde de sauter du train en marche en pleine campagne polonaise, nous fixant un rendez-vous à l’entrée d’une forêt visible depuis le train.
Notre confiance en lui était si inébranlable que nous nous exécutâmes les uns après les autres, et par la grâce de D.ieu nous nous retrouvâmes tous sans exception au point fixé, avec des blessures - plus ou moins importantes - mais qui ne laissèrent aucune séquelle.
Nous vécûmes dans la forêt durant 16 mois jusqu’à la fin de la guerre.
Yankele organisa notre vie : chasse aux animaux, habitations de fortune, et j’en passe.
Lorsque nous retournâmes dans notre village nous comprimes bien vite que notre vie ne serait plus possible sur cette terre maudite.
Nous nous rapprochâmes, toujours par l’intermédiaire de Yankele, de l’un des nombreux émissaires sionistes pour préparer notre départ vers la Terre Sainte en 1946, il n’y avait pas d’État d’Israël, et les britanniques qui détenaient un mandat sur la Palestine empêchaient les bateaux chargés de Juifs de débarquer au port de Haïfa.
C’est l’un de ces bateaux qui néanmoins nous transporta vers notre nouvelle vie.
Mais à l’approche de Haïfa, un navire britannique bloqua notre passage. Les soldats britanniques qui prirent possession de notre bateau furent pris à parti, s’ensuivirent des bagarres, l’un d’entre nous tomba dans la mer blessé par une balle dans son pied, et qui sauta pour le secourir ?
Oui Yankele… Mais Yankele n’était pas un bon nageur et, lorsqu’il fut repêché, avec son camarade, il était affecté par des problèmes respiratoires.
Tous deux furent débarqués d’urgence et acheminés vers l’hôpital de Haïfa.
Yankele était conscient et dit à son camarade, entre autres, qu’il regrettait que son père ne put le voir sortir de l’enfer nazi, et regarde la terre sainte.
Il pleurait beaucoup alors que c’est son camarade qu’il avait sauvé qui avait essuyé un tir et une balle dans le pied. Yankele sentait la mort venir à lui, il demanda à son ami de faire inscrire sur sa tombe un message posthume :
« Ici est enterré demi-zloti Yankele. Ne perdez jamais confiance en vos enfants, ils finiront par vous donner satisfaction à la condition que vous y croyiez ».
L’ami pleura en écrivant le message, et Yankele s’éteignit… »
Le vieil homme marqua une pause, la voix étranglée il ajouta !
« Voyez-vous, mes amis, ceux qui nous rejoignent depuis 1 heure se retrouvent une fois par an, pour commémorer la mémoire de Yankele, le cimetière est juste en face, et moi je suis le camarade qu’il a sauvé d’une mort sûre ».
Tout le monde pleura, les parents de Nathi, cette classe, terrain de l’action héroïque de Yankele, et c’est à ce moment précis qu’on entendit la voix d’un enfant : « Papa, maman, pourquoi pleurez-vous ? »
C’est Nathi, ses parents l’étreignent, le couvrant de baisers :
« Nous croyons en toi, notre Nathi, tu nous donneras satisfaction avec l’aide de D.ieu… »
Rencontre providentielle entre le passé et le présent qui débouche sur un futur plus prometteur, non ?
Courage,de bonnes nouvelles bh.
GZ
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