hers Amis et Chers Enfants Boker Tov,
Cette semaine ,une histoire providentielle qui commence tristement pour se terminer sur une note d'espoir ...
Notre héros souffre d'un grave surpoids
Suivez moi et partagez autour de vous...
Je suis en surpoids, excessivement en surpoids … Connaissez-vous des gens en surpoids ?
Ajoutez leur 50 kg … C’est mon poids : 130 kg !
Je peux en quelques jours prendre 4 kg ou en perdre 10, à mon niveau on ne compte pas en unités…
Je connais des gens comme moi…
Nous nous rencontrons souvent dans les hôpitaux et dans les groupes de soutien mutuel où il n’est que symbolique tant il est inefficace.
Les gens de mon gabarit détestent cela, tout comme il est de notoriété publique de détester tous ceux qui sont en surpoids.
Et pourquoi mépriser ceux qui sont en surpoids davantage que ceux qui souffrent d’un cancer ?
C’est simple, ceux qui souffrent du cancer ou toute autre maladie ne sont accusés de rien…
Au contraire tous ceux faisant partie de leur environnement culpabilisent d’être en bonne santé alors qu’eux non…
Mais les gens comme moi, nous sommes responsables et coupables, comme l’on dit…
On pourrait selon eux arrêter de grossir, de manger… Faire un régime, subir une intervention chirurgicale comme beaucoup le font, ou tout simplement mourir.
Aucune circonstance atténuante pour nous !
On tente parfois de se justifier, d’expliquer notre maladie et dans certains cas nos interlocuteurs remplacent la haine et le mépris, par de la compassion et de la pitié.
Dans le cadre de mes visites fréquentes à l’hôpital, j’ai fait la connaissance de Raphaël qui tout comme moi souffrait d’obésité morbide… Nous avions découvert que nous avions un destin semblable.
Etant adolescents, nous étions tous deux largement en surpoids…
Tous deux avions été déscolarisés. Tous deux étions addicts aux écrans, incapables de faire le choix conduisant à une vie sociale « normale ».
Tous deux, en peu de temps, avions pris du poids qui en définitif nous déconnecta de la réalité.
C’est à ce moment-là que la différence entre nous s’est faite !
Mes parents, eux, ont réagi quand j’avais atteint les 130 kilos me posant pour la énième fois un ultimatum, en étant cette fois résolus à aller au bout de leur démarche consistant à me sauver.
Celui-ci n’ayant pas été respecté, ils me confisquèrent, non sans peine, mon ordinateur et mon smartphone.
Ceci fut l’occasion d’un affrontement sans merci entre nous. Je leur en voulus terriblement !
Ils m’obligèrent à sortir de ma chambre, à marcher… à perdre quelques 20 kilos.
Ils me menacèrent de m’hospitaliser d’autorité, ce que je craignais le plus…
Néanmoins, mon poids continuait à fluctuer sans jamais dépasser les 130 kilos synonyme d’une hospitalisation qui m’effrayait. Je détestais mes parents, les considérant comme des ennemis cruels.
Mes parents firent connaissance avec ceux de Raphaël quand celui-ci culminait dans son poids à 150 kilos.
Mon père leur dit qu’il fallait « être plus autoritaire » pour sauver leur enfant. Mais ils n’étaient pas tellement d’accord avec cela estimant que leur enfant souffrait suffisamment pour se voir imposer, en plus, un rapport de force !...
Quelque temps plus tard, Raphaël fut hospitalisé dans un état grave car je ne l’ai peut-être pas suffisamment signalé : aux déconvenues quotidiennes de surpoids se greffent des problèmes de tension artérielle, cardiaques, digestifs et j’en passe.
Nous continuions à communiquer sur les réseaux sociaux ou par téléphone…Mais, je sentais bien que Raphaël se laissait glisser vers une situation irréversible.
Un jour à l’hôpital, je fis la rencontre d’une autre personne … SHLOMO. Son rôle consiste à visiter les malades, leur apporter un peu de réconfort … J’oubliais … C’est un jeune rabbin empli d’enthousiasme et de bienveillance… Il me fit découvrir nos textes fondateurs, puis l’optimisme de la ‘hassidouth.
Je ne suis pas la même personne, je sais que chacun doit porter une charge ici bas, la mienne propre est dans mon corps.
J’ai bien essayé de partager cela avec Raphaël, mais un matin j’ai appris qu’il s’était éteint dans son sommeil.
Mon étude quotidienne, je la consacre à sa mémoire.
Je comprends mieux mes parents aussi, leur fermeté était motivée par un seul objectif : me sauver !
On ne comprend pas toujours ses parents… Je vous le dis : ils ne veulent que notre bien !
Je vous écris, à la veille d’une opération chirurgicale qui devrait me délivrer durablement de mon poids. Mais, de grâce ! Vous comme moi, ne regardons plus les gens en surpoids de la même façon.
Priez pour nous, tout comme je prie pour vous.
Courage, et de bonnes nouvelles bh, Chabbat Chalom !
GZ