Chers Amis et Chers Enfants Boker Tov,

Prenons 3 minutes et voyageons dans le temps et l’espace pour découvrir une nouvelle histoire vraie et éclatante de...
Providence !

On les surnommait « The Big Eagles », ces grands aigles.
Cinq pilotes d’avion nés aux Etats-Unis au début des années 1920, formés comme pilotes d’élite dans l’armée américaine et qui firent quelques misères aux nazis.

Le chef d’escadron, Steven Mercury était fier de ses 5 pilotes juifs qui devinrent vite la fierté de l’armée de l’air américaine. « Mes aigles sont des virtuoses » aimait-il répéter.
Léonard RIVER de San Francisco, Johan Litzman de Chicago, Moses Lewis de Boston, Isaak Blum de Los Angeles et Joe Eaglman de New-York étaient inséparables.
Le dernier cité, Joe, était le leader de l’équipe et se distinguait certes par ses performances aériennes et militaires, mais aussi par son courage et son humour à toute épreuve.
La guerre bat son plein, l’appétit territorial des nazis et de leur chef est sans fin…
Nos pilotes sont de plus en plus sollicités.

Dès le début du conflit, l’aumônier de service, un certain Rabbi Gustman, leur rend visite, leur offrant Talith et Tefilines « afin que leurs opérations réussissent et qu’ils demeurent sains et saufs » dit-il.
Il ajoute : « Vous êtes des héros juifs des temps modernes et représentez l’ensemble de notre peuple dans ce combat contre le mal, le nazisme – S’il faut mourir autant mourir en juif ».

Notre aigle en chef Joe, le trouve sympathique mais d’emblée déclare qu’il ne peut s’identifier à ce type de discours. Les combats s’enchaînent et nos pilotes tombent les uns après les autres, jusqu’à laisser notre Joe orphelin de ses amis… La nation américaine, à la fin de la guerre, leur rendra un vibrant hommage, mais sa peine est intacte !

Quatre ans après, Joe se marie avec une rescapée de la Shoah, ils auront deux enfants et s’établiront à New York. Joe rejoint l’aviation civile, son épouse est assistante sociale, les enfants réussissent pleinement leurs études : épisode banal mais heureux d’une vie familiale.

Lorsque la « guerre des six jours » éclate, menaçant l’existence même de l’état hébreu, Joe est pris d’un sentiment bizarre et décide sur un coup de tête, accompagné de sa famille, de s’installer en Israël et de se porter volontaire à l’armée de l’air. Il lui faut vraiment être persuasif pour finalement être enrôlé à l’armée au regard de ses impressionnants états de services. Il devra se montrer digne de la confiance qu’on place en lui et être particulièrement efficace lors de ses sorties.

Son fils, à son tour, malgré les protestations de sa mère, s’engage dans l’armée de l’air israélienne. Il deviendra un pilote émérite, mais au retour de la guerre de Kippour il décidera deux choses :

-Il met fin à sa carrière de pilote expliquant à son père qu’il a survécu à cette guerre miraculeusement.
-Pour cette même raison, il porte désormais sur sa tête une … kippa

Joe n’adhère pas, après tout lui aussi s’est sorti de situations extrêmes sans pour autant attribuer cela au Tout Puissant.

C’est au tour du petit fils à présent de rejoindre la grande famille des aigles : Oz, c’est son prénom, devient pilote, et nous voilà avec une troisième génération de pilote dans la famille, à la grande joie de Joe. Sous le casque du petit fils Oz, oui une kippa aussi !

Le temps passe et notre aigle tombe malade au point où il est hospitalisé à l’hôpital Hadassa à Jérusalem.
Un soir il rencontre un Rabbin qui doit avoir son âge et qui, après s’être présenté à lui, l’interroge d’une question peu commune : « Es-tu satisfait de ta vie ? »
Joe lui fait le récit de ses exploits aériens et le Rabbin ne manque pas de le féliciter d’avoir sauvé les vies de ses frères juifs là-bas en Europe et ici en Terre Sainte.

Les deux vieillards se quittent, Joe s’endort et rêve…
Il voit ce vieux rabbin, celui-là même dont on prétend dans le service qu’il perd sa mémoire, lui dire : « Joe, tu as été certes un grand aigle. L’Amérique t’a rendu hommage, l’Europe t’a décoré… mais tu es un faux aigle. Ton œuvre a des limites, une fin. Les avions finissent par vieillir, de même que leur pilote, et la vie leur impose de regarder le ciel depuis le sol.
Le seul aigle qui ne vieillit pas, qui conserve ses plumes intactes, qui poursuit son envol, c’est le juif qui vit tel un juif. Le temps n’a pas de prise sur lui, son âme est cet aigle qui ne cessera jamais de voler »

Joe se réveille avec de drôles d’idées, il demande après le Rabbin, l’infirmière explique que son état s’est dégradé et qu’il est au plus mal.
Notre vieil aigle verse une larme et pense : « le Rabbin est un aigle »…

Quelqu’un frappe à la porte, un monsieur âgé d’une quarantaine d’année :
-« Vous êtes l’aigle ? Je suis le fils du Rabbin, il m’a parlé de vous toute la nuit, me rapportant vos exploits et me disant qu’il pense vous reconnaître de quelque part… Il vient de s’éteindre. Que D.ieu vous accorde longue vie ».

Joe le fixe, le remercie, alors qu’il s’apprête à refermer la porte derrière lui, il l’interpelle :
-« Mon enfant, je ne connais même pas le nom de votre cher père ? »

La réponse ne tarde pas :
-« Rabbi Gustman, aumônier à l’armée américaine durant la 2nde guerre mondiale ».

Hasard ou providence ?
Je vous le demande.

Courage,de bonnes nouvelles bh et Chabbat Chalom.
GZ

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