Chers parents et chers enfants Boker Tov,
On croise au cours de sa vie nombre de personnes sans toujours pouvoir percer leur mystère, connaître ou reconnaître leur valeur, non ?
Le BA’AL CHEM TOV a compté trois grands disciples dont Rabbi Pin’has KORITZER, c’est de lui dont il s’agit aujourd’hui.
Remontons le temps…
Il y a de cela 250 ans en Europe de l’Est, la majorité des juifs baignait dans la lumière de la Torah. Les juifs vivaient une vie communautaire très intense. Les marginaux étaient très peu nombreux.
Dans la ville de Korits, un homme se mit en marge de sa communauté : le tailleur de la ville qu’on ne vit jamais à la synagogue, ni à la boucherie « cacher »… On ne pouvait le rencontrer qu’à deux endroits bien définis : dans sa petite boutique ou dans la buvette du village où il passait maître en dégustation de vins et autres spiritueux. Aussi, le tailleur ne fut que très peu considéré par la communauté qui n’entretenait avec lui qu’une relation « commerciale ».
Un jour le Rav Pin’has entre dans la synagogue et constate que le « Gabbaye » (responsable logistique qui était aussi au service de l’autorité rabbinique) éprouve des difficultés à rassembler 10 personnes pour lire le Kaddish pour une personne venant de quitter ce monde :
- « De qui s’agit-il ? » interroge le Rav ;
- « Du tailleur Rav, du tailleur qui n’intéresse personne » rétorque le Gabbaye.
Et là, chers amis, chers enfants, le Rav a une réaction incompréhensible… Il se met à pleurer et littéralement à crier :
- « Le Tsaddik nous a quitté, mon ami n’est plus, qu’allons nous faire ? »
Les pleurs du Rav alertent certains membres de la communauté et, comme une traînée de poudre, le bruit court, et tous d’une seule voix pleurent le tailleur, celui même que tout le monde rejetait et dénigrait peu de temps auparavant.
En fin de journée, ils sont plusieurs centaines à assister aux obsèques du tailleur. Les regards sont braqués sur Rav Pin’has avec une seule interrogation, va-t-il expliquer son attitude ?
Le Rav prend la parole dans ces termes :
« Le Talmud nous apprend que l’inhumation d’une personne nous donne des indications sur sa grandeur. Or nous sommes très nombreux ici. J’ajouterai que notre tailleur était quelqu’un d’exceptionnel.
Vous savez que j’ai adopté une orpheline… lorsqu’elle atteignit l’âge de se marier, je n’ai pu, compte tenu de mes moyens financiers inexistants, la marier qu’à un autre orphelin.
Tous deux acceptèrent des épousailles modestes à la hauteur de nos moyens presque nuls.
Mais 2 heures avant le mariage, le ‘Hatan réclama un Talith neuf ayant pris conscience qu’à défaut il subirait en public une grande humiliation. Où pouvais-je trouver un châle neuf à moins de 10 Roubles ?
Disposant de peu de temps je compris qu’il me fallait trouver qu’un donateur et non plusieurs…
Vous savez quoi, je décidai de me présenter chez le tailleur qui me reçut avec un sourire large et bienveillant m’expliquant que son rêve de voir le Rav arriver chez lui venait de se réaliser.
Il accepta de me livrer toutes ses économies, soit 10 roubles, à la condition que je continue de lui rendre visite en secret afin d’amplifier le mérite de sa bonne action ?
Jusqu’à ce jour, le tailleur continua à soutenir mon action auprès des orphelins… Notre tailleur si déconsidéré n’était autre qu’un homme juste… »
Ne jamais juger trop précipitamment ceux que l’on croise, doit dicter notre conduite en toute circonstance, non ?
Courage,santé et de bonnes nouvelles bh.
G.Z
OÙ NOUS TROUVER ?