Chers Amis et Chers Enfants Boker Tov,
Ce soir et demain nous commémorerons Yom Hazikarone ...
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Rony KATZIR âgé de 23 ans est un soldat exemplaire, d’une stature physique imposante, intellectuellement brillant, il se distingue vite dans son unité au point où ses supérieurs lui prédisent une longue carrière militaire.
Des propositions lui sont faites dans ce sens, mais Rony décline.
S’il a été préservé physiquement au sortir de plusieurs opérations militaires, il est affecté moralement ayant perdu plusieurs camarades de combat.
Ce matin-là du mois de Juin il se libère de son service régulier avec l’un de ses meilleurs amis Nethanel DEKEL.
Tous deux décident, deux jours à peine après qu’ils aient quitté leur base, d’entreprendre une visite à Jérusalem.
« Nous nous sommes battus beaucoup, Jérusalem finira par nous convaincre de la justesse de notre combat qui génère tant de victimes » dit Rony à Nethanel.
Les deux amis empruntent un bus pour se rendre au cœur de Jérusalem et du monde…au Kotel.
Ils s’installent sur les vieux sièges de ce car. Quelques instants plus tard Rony aperçoit un homme au regard curieux… Puis une grande explosion retentit.
S’ensuivent des cris, des sirènes…
C’est un attentat.
Rony perd connaissance, il est comme d’autres, dépêché à l’hôpital dans un état critique.
Une semaine plus tard, Rony reprend conscience… Il est immobilisé après avoir subi plusieurs opérations…
Ses parents près de lui expliquent qu’il a été victime d’un attentat suicide…
Le chirurgien arrive et, avec beaucoup de bienveillance, il déclare : « Rony tu es un miracle médical »… L’explosif contenait des clous et nous avons retiré 99 clous plantés dans ton corps. Tu vas t’en remettre avec l’aide de D.ieu. Seulement il reste un clou au-dessus de ton oreille gauche que nous ne pouvons extraire sans risquer de provoquer un problème encore plus délicat. Tu pourras vivre avec cela jusqu’à 120 ans ».
Rony est abasourdi, choqué, mais une chose l’obsède :
-« Et mon ami Nethanel ? Qu’en est-il ? ».
Silence de plomb qui ne laisse rien présager de bon, avant une réponse qu’il aurait préféré ne jamais entendre :
- « Il a succombé à ses blessures… »
Rony ferme ses yeux comme pour fuir la réalité si amère…
Les jours et les semaines qui suivent Rony est soigné, il subit un traitement rééducatif fort pénible.
Trois mois plus tard, il est libéré, mais pas de ses angoisses.
En quittant l’hôpital il se rend sur la tombe de son ami.
Une question le taraude :
« Pourquoi lui a survécu et non son camarade ? »…
Le lendemain Rony appelle un taxi sans trop savoir la destination qu’il indiquera au chauffeur qu’il interpelle :
-« Connais-tu un Rabbin apte à répondre à mes questions et tourments ? »
Le chauffeur, sourire aux lèvres lui dit le nom d’un Rav : « simple d’abord, brillant d’esprit… »
Et voilà que notre Rony se retrouve dans ce grand centre d’études talmudiques devant le Rav Avner…
C’est la première fois qu’il assiste à une séance d’étude : les élèves étudient en petits groupes, ils échangent avec enthousiasme et passion, ils semblent… heureux.
Le Rav Avner aperçoit Rony dans un coin de la salle, il lui propose de le recevoir dans son modeste bureau.
Rony lui fait le récit de son service militaire, de l’attentat, de ses questionnements…
- « Rav Avner, j’ai besoin de réponses… Pourquoi ai-je survécu ?
100 clous dont 1 qui s’est logé dans ma tête ? »
Le Rav le scrute avec compréhension et affection avant de répondre :
-« Je ne suis pas prophète, je peux juste te dire une chose, si tu étudies tu trouveras les réponses à toutes tes questions… il te faudra juste faire des efforts et te lancer dans l’étude avec enthousiasme ».
Et c’est ce que Rony va faire…
Les premières journées sont difficiles, le Talmud est pour lui une langue étrangère.
Mais assez vite Rony y prend goût tout en gardant une certaine réserve quand il s’agit d’échanger avec les autres.
Au bout d’un mois, Rony comprend mieux la logique du Talmud.
Un matin, le Rav soumet une problématique à l’ensemble des élèves…
Une interprétation de Rachi quelque peu affaiblie par celle des Tossefoth puis renforcée par le Rachba…
Le Rav demande à ses élèves de réfléchir, d’interpréter le texte de sorte qu’il y ait une cohérence sur les diverses interprétations.
« Au boulot ! », lance-t-il…
Rony est au milieu des autres étudiants, des explications sont lancées ici et là mais aucune ne résout complètement la problématique talmudique.
Rony visualise les questions et perçoit peu à peu les réponses et le lien qui les tissent…
Il se lève pour la première fois et se lance avec passion dans sa démonstration.
Il est révolté, son visage est crispé et il enchaîne les mots et les idées dans un tourbillon intellectuel aussi emporté qu’exalté.
Ses amis observent qu’il saigne, de la tête, au-dessous de son oreille.
Ils l’interpellent, mais lui poursuit jusqu’à s’effondrer et surtout avoir réussi sa démonstration.
On l’achemine vers les urgences de l’hôpital Hadassah. Son chirurgien arrive vite à son chevet pour lui apprendre que le 100ème clou n’est plus dans sa tête… Le tout en présence du Rav Avner qui lance :
« Rony il t’a fallu quelques semaines pour te débarrasser de tes doutes et de ce clou grâce à ton étude et à ton enthousiasme ».
Rony répond : « Oui Rav, et mon étude passionnée je la consacre à la mémoire de mon ami Nethanel »
Hasard ou Providence ?
Je vous le demande…
Courage et de bonnes nouvelles bh.
GZ
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