==> Un bruit assourdissant
Une fois de plus, et pour la énième fois, tu rentres dans cette grande salle. La clameur qui s’en dégage ajoute à ta confusion. La lumière est aveuglante. Tu entends des mots voler de part en part mais aucun ne t’imprègne.
Rien ne peut t’intéresser…
Tu sors, la rue est animée… tu te sens comme assailli : les enseignes des magasins, les feux qui clignotent, les regards, les vitrines qui ne cessent de te solliciter…
Le téléphone mobile ne cesse de sonner, on te cherche : «mais où es tu passé ?»
Tu te mets à courir, tu veux fuir pour enfin être seul un moment.Un chien ne veut se détacher de ton pied comme pour te rappeler qu’il est impossible de s’échapper.
Impossible d’ordonner tes pensées.Tout est mélangé,les derniers films, tes parents mécontents,cet ami que tu souhaites systématiquement imiter, ton patron, tes collègues,quelques souvenirs d’enfance qui font naître en toi un élan nostalgique sans précédent.
Tu as envie de crier, mais cela ne sert à rien. Tu sens que la migraine va bientôt débarquer, incapable ne serait-ce qu’un instant d’arrêter ce tourbillon qui est en toi pour réfléchir clairement, proprement…
Tu écoutes tout le monde sauf toi-même – tu as perdu la capacité à te concentrer. Chaque réflexion t’es étrangère…
Tu t’installes à présent sur un banc dans un jardin qui semble avoir été déserté…
Tu te retrouves ;en même temps le calme semble remporter quelques victoires sur cette tempête incessante qui t’accable depuis si longtemps.
Cette posture te convient, elle te permet de comprendre que tu peux et dois aspirer à autre chose. Tu décides de te prendre en main,c’est un premier pas…
==>Le Balcon, place stratégique
Tu observes la rue depuis ton balcon. Comme dans les vieux films, tout y est accéléré : les gens semblent à la poursuite de quelque chose, tu as le droit à un concert de klaxons, les commerçants s’affairent… Tu regardes ce spectacle presque amusé, il te fait penser à une espèce de fourmilière… Il y a comme une étrange mécanique dans ce qui se déploie devant toi…
Le soleil se couche,les étoiles apparaissent,un rythme qui semble imprimé par quelqu’un.Une horloge régit cette vie, mais qui est l’horloger ? Après un certain temps, quelques jours seulement,tu commences à voir les choses différemment…
Du haut de ton balcon, tu notes que les gens échangent entre eux, tu mets en œuvre un focus qui te permet d’agrandir l’image, de voir des scènes de vie…
Progressivement, même s’il t’es difficile de pointer du doigt ce qui provoque ces changements en toi, tu prêtes attention au fait que certains éléments qui s’imbriquent ne peuvent pas relever du hasard… Parfois tu as le sentiment de ne pas choisir…
Tu regardes les autres en te disant, on leur a implanté des moteurs de recherches permanents…Tu appréhendes mieux ton mode de fonctionnement,cela te donne de l’énergie, tu ajoutes une dimension presque mystique à ce qui te préoccupe : « Qu’est-ce qu’il m’arrive ? »
==> Et si c’était Lui là-haut ?
Pour la première fois depuis longtemps tu penses à Lui.Tu sens que ton sentiment de solitude s’évanouit car Il est là.Tout ce qui t’entoure prend un sens, tu désires lui parler.Mais comment s’adresse-t-on à D. ?
En toute simplicité, dans ton langage tu lui dis : « D…, je ne sais que faire, tout me sembles compliqué… Je te pressens aussi puissant que mystérieux,tu peux m’aider.Après tout c’est bien toi qui m’a installé ici-bas »… Tu n’attends pas de réponse, tu te demandes si l’espoir d’en obtenir est légitime.
==> Le temps de la sérénité
Un jour, plus tard tu comprends ton erreur :tu tentes systématique d’expliquer ce que tes yeux voient. Ton approche est superficielle.Tu finis par te convaincre de t’asseoir calmement pour y réfléchir : observons la vie, captons les messages. Tu vois un univers fabuleux, l’infiniment petit ou l’infiniment grand continuent à t’émerveiller…Tu perçois la mère nature différemment : des forces qui se renouvellent inlassablement pour générer la vie.En toi-même tu sens ces forces étonnantes.Tu comprends qu’il y a là quelque chose de tout simplement merveilleux,mystérieux… En ouvrant ton cœur,la foi se revigore : tout prend un sens,tu retrouves peu à peu ton chemin.Tu te débarrasse d’une idée qui t’écrase depuis si longtemps : je suis perdu. Tu réalises du coup que c’est justement ce qui avait provoqué en toi ce mal-être inexpliqué jusqu’à ce jour. Tu connais à présent la direction, tu viens d’ouvrir une porte, la porte… Sache préserver cette petite flamme, poursuis ton chemin, au bout, toutes les réponses à tes questions t’attendent.
A toi mon frère, à toi ma sœur. Courage !
De bonnes nouvelles bh
GZ
À LA MÉMOIRE DE NOTRE MAÎTRE RABBI AVRAHAM MIMOUN ZATSAL
OÙ NOUS TROUVER ?