Chers Amis et Chers Enfants Boker Tov,
Il fait Froid ! Non ?
===) Survivre au vent
Quelques bougies trônent au milieu d’un plateau argenté. Quelqu’un ouvre la porte laissant pénétrer un vent assez fort, les flammes réagissent par des mouvements circulaires légers, elles sont bientôt comme acculées, la porte se referme, et elles reprennent leur posture initiale, toutes sauf une qui repliée sur elle-même disparaît dans une colonne de fumée. Pourtant cette flamme pouvait continuer à se nourrir de la même huile qui lui donna naissance, et sa mèche était encore en état de brûler longtemps.
===) La dernière feuille
Je me souviens encore d’une histoire, qui nous avait été contée par notre professeur d’Anglais et qui se déroule dans un quartier fréquenté par les artistes new-yorkais. Dans ce quartier plutôt modeste, par un rude hiver, une dame tombe malade. Elle est couchée dans son lit, l’appartement est glacial, elle passe ses longues journées à observer les feuilles d’un arbre qui les unes après les autres… tombent. Elle se dit qu’elle ne survivra point à la dernière feuille. Entre temps, un vieil artiste observe le même spectacle et décide au moment voulu d’immortaliser la scène tant espérée : l’ultime feuille… Lorsque ce moment unique arrive, l’artiste monte péniblement sur l’arbre et artificiellement fixe la feuille de manière à disposer d’un temps respectable pour exécuter son œuvre : Toute une nuit, il peint, et le résultat est tout simplement unique de par le réalisme de cette peinture. Au petit matin, à son réveil, cette dame dont la santé menace depuis quelques jours de céder, découvre que l’ultime feuille est encore là, ce qui la revigore, elle s’en sortira. Mais quelques jours plus tard, elle apprendra la disparition d’un artiste peu commun et qui n’a laissé pour héritage qu’une toile comprenant la représentation d’une feuille, la dernière à avoir résisté au froid saisissant de cet hiver si rigoureux. Le vieil artiste n’a pu survivre à cette nuit hivernale, il eut juste le temps et les ressources de mettre une touche finale à son œuvre.
===) Et nous dans tout cela ?
Réfléchissons à la bougie qui s’est éteinte malgré l’excédent d’huile et de mèche. Pensons également à cette dame qui a fini par survivre au froid. Ne nous arrive-t-il pas de considérer que tout est perdu alors que nous avons déjà surmonté des tempêtes aussi glaciales que violentes ? N’avons-nous pas tendance à oublier nos réserves d’huile et de mèche ?
===)Préparation mentale et morale
Plus on est préparé mentalement et moralement à affronter les difficultés de la vie, moins on en souffrira. Il nous faut déjà intégrer l’idée que la vie n’est pas statique et que les surprises sont monnaie courante. Personne, que D… garde, ne prétend qu’il faille se programmer des moments dramatiques dans sa vie. Mais il nous faut juste nous couvrir d’un manteau suffisamment épais pour nous protéger déjà du froid automnal même s’il n’est pas aussi rigoureux que celui hivernal.Façon de s’immuniser pour survivre. Même devant des tâches banales, il nous faut être prêts pour éviter les écueils et rallonger notre « mèche » ou patience… Par exemple, bébé ne dort pas, si par anticipation j’accepte l’idée que ma fonction de père se prolonge la nuit, sans doute que le manque de sommeil ne m’affectera pas de la même façon. Autre exemple, si je réfléchis à ma manière de réagir face à une personne qui pratique ouvertement la médisance, sans doute que j’éviterai de m’y associer. Je suis invité à un banquet, mais dilemme, j’ai besoin de perdre du poids, je m’y prépare par avance et je serai raisonnable… Les livres sont remplis de récits où des gens, tout simplement, en nouant un dialogue réfléchi avec eux-mêmes ont surmonté les pires épreuves… non ?
D’aucuns qualifient tout cela d’un seul mot : la Responsabilité. Pour atteindre un tel niveau de maîtrise de soi, nous avons besoin aussi de nourrir notre… âme. Le mot est lâché… Rappelons que l’âme c’est ce qui nous donne la faculté de réfléchir, de créer, de rire et de pleurer…
===) Avons-nous un manteau pour nous protéger du froid ?
Avant toute chose qu’il me soit permis de rappeler et préciser, que depuis un peu plus de dix ans, chaque semaine nous avons pris sur nous de partager quelques réflexions comme… oui comme du bon pain que l’on partage en famille, après une semaine de dure labeur.
Revenons à quelques questions qui concernent tous les hommes et femmes de bonne volonté :
- Prenons-nous le temps de consulter des livres ou des documents aptes à nous renforcer dans nos convictions ?
- Conservons-nous quelques moments dans la semaine pour réfléchir à ce qui nous anime le reste du temps ?
- Arrêtons-nous au moins de temps à autre, pour Lui parler ?
- Savons-nous raffermir notre patience avec ceux qui sont autour de nous ?
- Enfin connaissons-nous le « langage juif » pour ce qui concerne la consolation, la tolérance, la séparation, les pleurs, les encouragements ?
Chaque occasion de nous lier à nos sources est à saisir car, comme l’affirment nos sages et comme peuvent le témoigner les faits : tout s’y trouve… Exemples tangibles ?
Les médecins qui assistent à des cours de Talmud vous diront le plus souvent être impressionnés par la mine d’informations « justes » que celui-ci comprend…
Donc petite histoire talmudique que je vous prie de conserver dans vos cœurs comme un bijou dans son écrin, en promettant de la transmettre à ceux qui en auront besoin un jour.
Beth Chamaï et Beth Hillel, lors de l’une de leur discussion se posent la question suivante : Jusqu’à quelle limite dans la grossesse d’une personne peut-on prier pour que l’enfant soit un garçon (ou une fille) ? Beth Chamaï dit jusqu’au 40ème jour : comment pouvait-on savoir à l’époque que le fœtus se forme durant 40 jours ? Beth Hillel, lui va plus loin en affirmant que l’on peut prier jusqu’à l’ultime moment précédent l’arrivée du bébé.
Le pouvoir de la prière étant supérieur à la réalité…
Toujours aussi intensément, je vous souhaite de la joie, du courage et de bonnes nouvelles bh .
GZ
 
À LA MÉMOIRE DE NOTRE MAÎTRE RABBI AVRAHAM MIMOUN ZATSAL
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